Pour bon nombre d'entre nous, partir à l'étranger pour s'installer est une vraie envie mais aussi un saut dans l’inconnu.
Lorsqu'on revient d'un endroit qui nous a charmés, on aurait souhaité y demeurer plus longtemps, profiter chaque jour de ces plages, montagnes, hôtels... C'est le paradis, la vie aisée, et l'on désire que cela perdure, que cela ne s'achève jamais. Malheureusement, il existe toujours une différence entre quelques semaines de vacances, où le maître-mot est "pas de soucis, que du plaisir", et l'établissement sur la durée. Le budget n'est pas le même, l'exaltation s'amenuise, le regard perd de son éclat, et une routine peut s'installer. Les défis relatifs au visa peuvent surgir à long terme, la communication peut se heurter à la barrière de la langue, l'assimilation d'une culture, le respect des coutumes locales, la compréhension du système de santé, la nostalgie de son pays, de sa famille et de ses amis, ainsi que les conditions climatiques... Il existe un monde de différences entre quelques semaines de vacances et la vie dans un nouveau pays.
Est-ce là signe
de renoncement ? Bien sûr que non, au contraire. Cependant, il faut être
conscient et surtout prêt à accepter certaines contraintes. L'adaptation sera
nécessaire, mais ces efforts resteront minimes en comparaison de ce que cela
nous apportera en tant qu'êtres humains. Mon inscription dans une école pour
apprendre le Thaï a non seulement été bénéfique pour m'initier à l'apprentissage
de la langue, mais aussi pour rencontrer des gens. J'ai eu la chance de côtoyer
des gars sympas, dont certains avec lesquels je suis toujours en contact.
J'ai trouvé mon premier appartement grâce à un copain fréquentant cette école. Je n'y suis pas resté longtemps, car il était trop éloigné du métro que j'utilise pratiquement tous les jours. Néanmoins, cela m'a permis de m'installer et d'avoir davantage de temps pour chercher sur place, sans stress.
Une autre voie
pour s'intégrer est bien évidemment le monde professionnel. Selon votre statut
et votre budget, cela peut être une option ou une obligation. Trouver un emploi
en Thaïlande n'est pas facile, les règles sont strictes, certains métiers sont
réservés aux locaux, mais c'est possible, bien sûr. Il n'y a pas de recette
miracle, seulement beaucoup de patience, de volonté et d'essais de toutes les
possibilités. Il ne faut jamais se dire que cela ne servira à rien. Je pourrais
citer par exemple : Gavroche Thaïlande, Le Petit Journal Edition Bangkok, la
Chambre de commerce Franco-Thai, LinkedIn, et bien sûr, l'envoi de CV.
J'avais cessé de
consulter les annonces sur Gavroche Thaïlande, mais pour une raison dont je ne
me rappelle plus, j'ai décidé de les revoir après plus de 6 mois. Une annonce
anodine à laquelle j'ai répondu s'est révélée être un tournant dans ma vie en
Thaïlande. Les rencontres organisées par les chambres de commerce ou d'autres
organisations sont aussi une option. J'y ai participé plusieurs fois, mais j'ai
vite déchanté. En tout cas, pour moi, ce fut un échec. Lorsque je discutais
avec quelqu'un et que je lui disais que je cherchais un emploi, la réponse
était souvent : "Ah, d'accord, bonne recherche", et la personne
disparaissait. Je comprends que les gens sont là pour établir des contacts dans
le cadre de leur activité, mais discuter quelques minutes ne coûte rien et peut
permettre de découvrir une personne intéressante, ayant des choses à partager.
Cette même personne pourrait être celle qui vous tendra la main lorsque vous en
aurez besoin. N'oubliez jamais l'aspect humain, quel que soit votre objectif.
Certains créent leur propre entreprise et réussissent à s'implanter solidement. Je tire mon chapeau à ces personnes, car on ne voit souvent que la partie visible de l'iceberg, le succès, mais on oublie les investissements, les prises de risques, le stress qui peut durer des mois, ainsi que la nécessité de persévérer dans le temps. La concurrence n'est jamais loin. Un autre moyen de s'intégrer est de rejoindre des associations ou des clubs sportifs. En fin de compte, cela ne diffère guère de n'importe quel pays du monde : si vous souhaitez rencontrer des gens et élargir vos horizons, il faut aller vers les autres. J'avais fait partie de clubs de football et d'associations de course à pied en France. J'ai naturellement repris ces activités en Thaïlande, et une fois de plus, j'ai eu la chance de faire la connaissance de personnes qui font toujours partie de ma vie. Elles m'ont apporté énormément. J'espère également avoir apporté en retour des moments agréables, des échanges et des éclats de rire, même après des entraînements intenses et exigeants.
Equipe Thai de foot 7 |
Course de 10 km dans Bangkok |
Entrainement de Shinkyokushinkai |
Le partage au sein de
la difficulté, des moments délicats, nous rapproche encore plus. Le respect se
gagne et se mérite. Il ne dépend pas de vos origines, de votre statut
professionnel ou de votre compte en banque.
S'installer
"dans son propre pays" exige une ouverture d'esprit et des efforts de
temps à autre. S'installer loin de chez soi, sans repères, demande encore plus
d'efforts, de patience, et implique d'accepter que les différences existent
sans pour autant devenir des barrières infranchissables. Il me semble que cette
citation est de Coluche : "Vous n'êtes pas responsable de la tête que vous
avez, mais vous êtes responsable de la gueule que vous faites."
Pièce de théâtre |
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