mardi 16 janvier 2024

Épisode 7 : Mae Sot Juillet 2019


Bangkok, Chiang Mai, Phuket…ces noms ne vous sont sûrement pas inconnus en Thaïlande.

Mais avez-vous déjà entendu parler de Mae Sot ?



Mae Sot est une ville située dans le Nord-Ouest de la Thaïlande, assez loin des circuits touristiques mais qui a la particularité d’être à la frontière avec le Myanmar.

En 2019, un ami, Stéphane, qui est professeur dans une université en Thaïlande, doit se rendre à Mae Sot pendant plusieurs semaines pour s’occuper d’un groupe d’étudiants dans le cadre d’un programme, notamment avec une immersion sur le terrain.

Il me parle de cette ville, de la beauté de cette région méconnue aux portes du Myanmar.

J’aime découvrir de nouveaux paysages mais surtout, aller au contact de la population locale et quand Steph me propose de venir quelques jours, je n’hésite pas, on doit juste se coordonner pour que j’arrive quand il aura un peu de disponibilité dans son emploi du temps.

Quelques semaines plus tard, me voilà à l’aéroport de Bangkok Don Meuang, direction Mae Sot.

J’ai pris un vol avec la compagnie Nok Air qui, il me semble, était la seule à assurer la liaison Bangkok-Mae Sot.

En voyant l’avion, je suis surpris de constater que son nez a été peint pour représenter le bec d’un oiseau.

Je trouve ça un peu ‘ folklorique ‘ mais pas du tout : "Nok (นก) en thaï signifie oiseau."

Et me voilà à marcher sur le tarmac de l’aéroport pour embarquer dans ce petit avion avec le nez peint d’une manière très originale…l’aventure commence


Le vol se passe bien et comme j’ai la chance d’être près d’un hublot, je peux observer quand l’avion est en approche de l’aéroport, une région montagneuse et verdoyante…génial










A l’arrivée, Steph est venu m’accueillir, je pense qu’on va se déplacer en transport local mais pas du tout, on se dirige vers un parking où je vois son scooter qui a clairement quelques années au compteur et sûrement des milliers de kilomètres d’utilisation : pas de problème, quand il tombera en panne, on pourra se relayer pour le pousser.

Ps : Steph a eu du mal à trouver un scooter à louer pour son séjour, celui-là, qui était disponible, fait figure de graal, un cadeau tombé du ciel.











Et nos voilà partis sillonner les routes de Mae Sot, direction la frontière avec le Myanmar située non loin de l’aéroport.

A cet endroit, la Thaïlande et le Myanmar ne sont séparés que par une rivière et un pont permet le passage d’un pays à l’autre.

Quand je suis au bord de cette rivière, je regarde de l’autre côté et je me dis que c’est le Myanmar.











Ce n’est finalement pas souvent que l’on peut se retrouver à la frontière entre deux pays et je me dis qu’à quelques mètres de moi, la culture change, le langage change, les conditions et habitudes de vie changent : c’est toujours un moment spécial et émouvant pour moi.

En se baladant le long de la rivière, apparait un panneau qui indique : The Moei River The Westernmostpoint

 On se trouve au point le plus à l’Ouest de la Thaïlande.

Voyager c’est ça pour moi, c’est la surprise, la découverte, l’émerveillement et la découverte des autres…je vais être servi pendant ce trip.

Retour dans le centre de Mae Sot après une première découverte de cette partie de la Thaïlande qui m’était totalement inconnue.








Sans aucun doute, d’autres moments forts m'attendent dans les prochains jours.

Le jour suivant, on part explorer la région de Mae Sot et ses magnifiques paysages.

Steph me propose d’aller voir une grotte mais il faut escalader une petite montagne : pas long me dit-il, environ 10 min de marche…il me semble qu’il nous a fallu 45 minutes à travers la forêt, des chemins escarpés pour arriver à cette grotte.

Mais que de plaisir tout au long de cette escalade, arrêt à une chute d’eau, des vues sur la vallée à couper le souffle, un pont en bois sur lequel il faut faire attention où on met le pied pour éviter de tomber dans la rivière.

On veut souvent tout, tout de suite, sans effort mais ce n’est pas toujours le cas et c’est tant mieux : la récompense après l’effort a encore plus de valeur. Une fois arrivé au sommet, on ressent un bien-être nous envahir.

Toutes les petites difficultés rencontrées durant l’ascension nous paraissent insignifiantes devant ce spectacle que nous offre la nature.



De retour dans la vallée, on fait quelques stops devant des rizières entourées de montagnes qui nous offrent une fois de plus, un spectacle que seule la nature à l’état pur peut nous offrir.

On voit aussi des champs, de petites maisons où logent ceux et celles qui travaillent pour nous permettre d’avoir du riz ou autres aliments dans notre assiette.

Ce retour à la terre nous permet de mesurer la chance que nous avons au quotidien de bénéficier du dur labeur de toutes ces personnes mais tous, moi y compris, avons tendance à l’oublier.

Encore une belle journée qui s’achève.







Dans le cadre de son programme d’immersion avec la population locale avec ses étudiants, Steph a rencontré plusieurs communautés Karen, originaires du Myanmar (Ex Birmanie).

Il me demande si je suis intéressé pour aller dans l’un de ces villages Karen, les rencontrer, découvrir leur mode de vie.

Quelques minutes plus tard, nous voilà en route sur les routes de Mae Sot, à travers un panorama qui défile devant mes yeux pleins de découvertes et je me dis que j’ai de la chance de vivre de tels moments.

Et pourtant…pourtant, je ne suis pas assis dans une voiture de luxe ou dans un mini-van avec la climatisation, la pluie menace de tomber, le ciel s’assombrit et on doit faire un stop pour s’abriter au milieu de nulle part : fausse alerte, quelques gouttes de pluie ne vont pas nous arrêter et nous voilà reparti, direction les montagnes et le village Karen.

Nous voilà arrivés dans ce village dans les montagnes de Mae Sot, des maisons rudimentaires en bois, pas de parking bétonné avec un ‘’ coffee shop ‘’ climatisé, pas de magasin avec pleins de souvenirs à vendre.

Nous sommes accueillis dans une maison par une famille adorable : pas de soucis sur la tenue à avoir, que faire ou ne pas faire, je vis en Thaïlande depuis de nombreuses années et je suis très respectueux des coutumes locales.

J’enlève mes chaussures, j’essaie de dire quelques mots en Thai et de communiquer pour les remercier de cet accueil chaleureux.

J’avais fait un trek dans les montagnes de Chiang Mai et j’avais eu l’occasion de dormir 2 nuits dans des villages et maisons de ce type mais aujourd’hui, je suis accueilli par ces gens, chez eux, juste pour le plaisir de tous partager un moment ensemble.

Et comme je maitrise les us et coutumes, je me permets de me lever, de prendre des photos de l’intérieur, sympa la cuisine au bord d’un ruisseau…










Steph vient vers moi et me murmure discrètement : ‘’ tu es chez ces gens ‘’.

Je le regarde et comprends de suite ce que je suis en train de faire.

‘’ pas de soucis sur la tenue à avoir ‘’, ‘’je maitrise les us et coutumes ‘’ : en fin de compte, je ne suis qu’un abruti qui a fait n’importe quoi.

Je m’en veux de leur avoir manqué de respect, ces gens si adorables qui m’ont reçu chez eux.

Quand on arrive dans ces villages qui sont, pour nous, assez typiques, bucoliques…on oublie que l’on est chez eux.

Sous ces apparences de jolis petits villages au milieu de la montagne, il y a des populations qui ont une histoire souvent difficile. On se dit qu’ils ont de la chance de vivre dans de tels lieux, loin du chaos des grandes villes. Mais peu d’entre nous seraient capables de vivre de cette manière.

Sous leurs sourires, il y a aussi des gens qui ont soufferts, qui ont des problèmes au quotidien mais qui ont choisi d’être positifs, de sourire : quelle leçon de vie.

Apres avoir fait le paparazzi dans leur maison, je m’assois, sur le sol, tout penot et on commence à discuter un peu, Steph parle très bien le Thai ce qui facilite les échanges même si j’essaie un peu de participer à la conversation avec mon Thai très limité.

Je pense que dans mes yeux et mon attitude, ils ont compris que je ne voulais pas leur manquer de respect : on peut tous faire des erreurs, il faut en être conscient et éviter de les reproduire.

Avant de partir, j’hésite à demander mais j’ai vraiment envie de garder un souvenir ce moment de partage.

Les plus beaux paysages au monde ne remplaceront jamais à mes yeux les souvenirs de ces rencontres.

J’en parle à Steph qui me dit : bien sûr, demandes leur…








Je pense que c’est lié mais a chaque fois que je tourne une vidéo pour ma chaine YouTube, si je veux faire un gros plan, je demande toujours si je peux filmer et si je vois de la gêne, si je sens que les gens ne sont pas à l’aise, je ne filme pas.

Le but de ce trip était surtout de découvrir les beautés que la nature nous offre et rencontrer des ethnies Karen mais j’ai aussi eu l’occasion de visiter des temples et de voir des scènes que je n’avais personnellement jamais vu auparavant ; Je ne me lasserai jamais de ces découvertes.

 







                                    Merci à Steph pour ces moments de découvertes



FIN


Ps : Le scooter a tenu le coup, on n’a pas eu à le pousser même quand ça montait, il y a les scooters des villes…et des montagnes