Est-il indispensable d’apprendre le thaïlandais quand on vit en Thaïlande ?
De nombreux
étrangers vivent en Thaïlande depuis de nombreuses années sans parler la
langue, hormis quelques mots basiques comme "bonjour",
"merci", et d'autres expressions courantes. La réponse à cette
question serait donc non, ce n’est pas indispensable. D’autant plus que ceux
qui ne parlent pas l’anglais, ou peu, préfèrent améliorer leur anglais, qui est
une langue internationale permettant de se déplacer partout et d'être compris
la plupart du temps.
La réponse à
cette question de l’apprentissage de la langue locale peut-elle être aussi
simpliste ? Pas sûr.
Quand je venais
en Thaïlande en vacances et que je voyais l’écriture thaï, je me disais
qu’apprendre l’alphabet thaï, qui est complètement différent de notre alphabet,
serait sinon impossible, du moins très compliqué. Je ne me rendais pas compte à
l’époque que ce n’était que la partie visible de l’iceberg. Le plus difficile,
pour moi, et je l’ai découvert plus tard, est la prononciation.
Il y a cinq tons
dans la langue thaïlandaise, et même si vous connaissez le mot, une mauvaise
prononciation entraînera une incompréhension de votre interlocuteur. Cela fait
15 ans que je vis en Thaïlande et j’ai bien compris l’importance de
l’utilisation du bon ton. Malgré cela, je me demande encore comment un mot qui
me semble quasiment identique quand je l’entends peut être différent pour la
personne qui m’écoute ; c’est tellement différent de notre langage.
Cela montre que,
quand on décide de vivre dans un pays ou une culture différente de la nôtre, le
choc culturel n’est pas un mythe mais une réalité. L’apprentissage de ces codes
peut être long, mais indispensable pour s’adapter à notre nouvel environnement
et respecter le pays qui nous accueille.
Dès le lendemain
de mon arrivée en Thaïlande, j’avais rendez-vous dans une école pour apprendre
le thaï. Il faut reconnaître que le but était d’obtenir un visa étudiant, mais
aussi d’apprendre la langue. Je n’ai jamais raté un cours.
Au bout de
quelques semaines, je me suis rendu compte qu’apprendre l’alphabet thaï n’était
pas si difficile, même s’il y a de nombreuses consonnes et voyelles
complètement différentes de notre alphabet. Je peux dire qu’aujourd’hui, je lis
le thaï correctement (peut-être à 70-80%), mais…
Aujourd’hui, je
ne parle pas le thaï correctement. J’arrive à échanger, mais avec beaucoup
d’erreurs de prononciation et un manque de vocabulaire. Pourquoi ?
On veut apprendre
beaucoup de mots très rapidement, mais c’est une erreur, surtout dans la langue
thaï où la prononciation est primordiale. J’aurais dû limiter l’apprentissage à
quelques mots par jour, bien les maîtriser et les utiliser dans la vie de tous
les jours, puis passer à d’autres mots. Je ne dois pas me voiler la face et
reconnaître que je n’ai pas fait tout ce qu’il fallait ; j’ai manqué de
régularité et de méthodologie dans mon apprentissage.
Mon anglais était
très limité quand je suis arrivé en Thaïlande. Est-ce que cela constituait une
difficulté supplémentaire d’avoir deux langues à apprendre en même temps ? Oui,
bien sûr. Est-ce une bonne excuse ? Absolument pas.
Je ne suis pas
professeur de langues et je n’ai pas la prétention de vous expliquer comment
progresser. Par contre, je peux vous partager les erreurs que j’ai faites dans
l’apprentissage de la langue thaï. Si je peux me permettre un conseil : donnez
une importance accrue à la prononciation des mots en thaï. Un mot mal prononcé
peut avoir une signification complètement différente. Ne cherchez pas à faire
de longues phrases, mais plutôt des phrases courtes et lentement.
N’hésitez pas à
parler à la moindre occasion, même si vous faites des erreurs ; vous gagnerez
le respect de vos interlocuteurs. Demandez-leur de répéter un mot ; écouter une
personne locale dans son contexte ne peut être que positif. Écoutez des
émissions locales en thaï pour vous habituer à entendre le thaï et habituer votre
oreille aux différentes intonations.
Certes, l’anglais
est utilisé un peu partout en Thaïlande, mais réussir à communiquer en thaï
vous permettra non seulement de rendre votre vie sociale plus riche, mais
aussi, selon le niveau atteint et vos projets, de vous ouvrir des portes. Peu
d’étrangers, en proportion du nombre présents sur le territoire thaï, parlent
le thaï.
Au vu de mon
niveau en thaï, qui est décevant et insuffisant malgré de nombreuses années
passées en Thaïlande, je ne veux en aucun cas donner des leçons. Par contre, je
peux partager mon expérience pour que, si vous voulez apprendre le thaï, vous
ne répétiez pas mes erreurs. Écrire ce post m’a permis d’ouvrir les yeux et de
réaliser mes erreurs. Du coup, je me dis que je devrais reprendre un
apprentissage plus sérieux et quotidien ; il n’est jamais trop tard. Donner des
leçons, c’est bien, mais les appliquer à soi-même, c’est mieux.