jeudi 3 août 2023

Épisode 1 : Le Départ


Aéroport de Nice Côte-d’Azur 
04 Novembre 2009                      

Deux copains… non, deux amis avec qui j’ai partagé de merveilleux moments, beaucoup de complicité, mais aussi qui ont été présents, qui m’ont soutenu dans ce qui a été et restera sûrement, le moment le plus difficile de ma vie.

04 Nov'2009

Nico et Fab sont avec moi à l’aéroport de Nice ce 04 Novembre 2009.

En 2002, nous étions tous les 3 dans ce même aéroport, excités et impatients de découvrir l’Asie pour la première fois. Chacun avait son sac à dos, son passeport. Direction la Thaïlande.

Aujourd’hui, je suis le seul à avoir un sac à dos et un passeport… pas sympa les gars de me laisser partir tout seul… mais je sais que s’ils le pouvaient, ils m’accompagneraient dans cette aventure.

Quand nous sommes revenus tous les 3 de notre voyage en Thaïlande, on s’était dit que ce serait génial si l'un de nous pouvait un jour s'y installer. Sachant qu'il y a toujours une part d’imprévus, d’obligations qui rendent nos rêves difficiles à accomplir, nous nous mettons nous-mêmes des barrières, hésitons, avons peur, et notre zone de confort si douillette nous rassure. Nous nous trouvons des excuses pour ne pas franchir le pas, la peur de l’inconnu nous saisit et finalement… nous ne faisons rien.

Il n’y a pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour être heureux, vivre ses rêves et prendre des risques. Le plus important est, à mes yeux et comme le dirait un bon copain : "mission accomplie".

Quand on regarde dans le rétro, on doit pouvoir se dire que, certes, nous n’avons pas pu tout faire, mais nous sommes fiers de notre parcours, fiers de ce que nous avons accompli.

Je viens de faire l’enregistrement de mes bagages, dernière accolade avec Nico et Fab. Nous sommes tous excités et émus. Je passe les contrôles de sécurité, je me retourne vers eux, mais je ne les vois plus.


À ce moment-là, je réalise que ma vie va changer. Je panique un peu. J’ai tout laissé derrière moi, vendu ma voiture, quitté mon appartement. J’ai juste un sac à dos, mon passeport, et dans quelques heures, je serai à Bangkok : je ne connais personne, aucun contact, j’aurai juste 30 jours d’autorisation de séjour sur mon passeport à l’arrivée.

J’ai essayé de prendre quelques contacts professionnels : aucun retour, trouver un quartier pour me loger : je découvrirais ce quartier…quelques années plus tard.

J’ai juste réservé quelques nuits d’hôtel et j’ai rendez-vous dans une école pour m’inscrire et apprendre le Thaïlandais.

L’avion s’aligne sur la piste de décollage et prend son envol. Je regarde par le hublot pour voir cette belle ville de Nice où j’ai tant de souvenirs.

Soudain, j’éclate en sanglots. La peur, l’angoisse et l’anxiété de me lancer dans cette aventure… bien sûr que ces sentiments sont en moi, mais pas à ce moment-là.

Je cherche le cimetière où est enterrée ma Maman. Je sais que c’est utopique, mais j’en ai besoin.

Je me dis : "Mais quel fils je suis pour laisser cette Maman qui a tant souffert pour que mon frère et moi-même ayons une vie 'normale', partir si loin d’elle."

Quelques années plus tôt, on avait eu une conversation et elle m’avait dit que je devrais voyager moins, économiser, mais je lui avais dit que je voulais découvrir le monde, vivre ma vie.

Quelques semaines plus tard, peut-être quelques mois, elle m’avait regardé dans les yeux : "T’as raison, mon fils, profites."

Non, je ne suis pas un fils indigne et je sais que tu seras là, à mes côtés, chaque jour, chaque minute.

Qu’on le veuille ou non, notre passé nous suivra, même à l’autre bout du monde, nos émotions seront influencées par notre vécu.

A nous d’utiliser tous ces éléments afin que ça devienne une force, pas une faiblesse.

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